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Le monde et son contraire - Portrait Kafka

© Jacinthe Cappello

Texte Leslie Kaplan
Mise en scène Élise Vigier

Leslie Kaplan a écrit ce texte pour un acteur Marc Bertin, elle tisse et entremêle un double portait, Franz Kafka et Marc et vice-versa

Sur scène le comédien se fait Kafka et c’est à travers l’auteur, son œuvre et sa personne, qu’il raconte quelque chose de lui et de notre société actuelle, d’une lutte des classes encore à l’œuvre, du néolibéralisme fou, de la communication galopante, de l’évaluation et de l’autopromotion permanente… Il parle de son père qui n’avait pas compris sa vocation (comme le père de Kafka n’avait pas compris celle de son fils).
Issu d’un milieu simple, où « on lisait peu », il fait des études de comptabilité mais se rêve acteur… Il nous parle d’un Kafka à hauteur d’homme et de femme, très simple d’accès et pourtant d’une réflexion profonde.

LE MONDE ET SON CONTRAIRE montre comment on est confronté à la fois au monde réel, terrible, opprimant, excluant, « kafkaïen », et à son contraire : la possibilité de « trouver une issue » par la littérature, l’art, la pensée. Nombre de jeunes, collégiens, lycéens… peuvent se reconnaître dans le parcours et les récits de ce comédien qui se bat pour ne pas se laisser enfermer.

Il est accompagné d’un double : un Kafka jeune danseur, acrobate qui au côté de Marc comme un prolongement de son corps, boxe, se bat, se métamorphose, essaye de sortir de lui-même, de « sauter hors de la rangée des assassins » …

L’un par les mots, l’autre par le geste, les deux hommes disent comment l’écriture et la personnalité de l’auteur les ont transformés.
Le corps du danseur, le texte dit par le comédien représentent un corps dédoublé, démultiplié qui de façon ludique, se bat pour "être vivant".
Description d’un combat, un combat joyeux.

REGARD SUR.... Le Monde et son contraire Ici
film réalisé par les Plateaux Sauvages - Paris

Distribution

Texte
Leslie Kaplan
Mise en scène
Élise Vigier

Avec
Marc Bertin, acteur
Jim Couturier, danseur

Composition musique originale :
Manusound et Marc Sens

Production
Comédie de Caen - CDN de Normandie,
Les Lucioles -Rennes
Avec le soutien et l’accompagnement des Plateaux Sauvages et de la ville de Paris

Remerciements à Antoinette Magny pour les costumes

Note d’intention

Dans ce spectacle, Leslie Kaplan, auteure, et Élise Vigier, metteure en scène, ont choisi de mettre à l’honneur Franz Kafka. Mais plutôt que de dresser le portrait de l’écrivain, elles ont opté pour celui d’un acteur, Marc Bertin.

Marc découvre pour la première fois "La Métamorphose" au collège, grâce à un professeur de français admirable. La nouvelle (1915) décrit la métamorphose et les mésaventures de Gregor Samsa, un représentant de commerce qui se réveille un matin transformé en un « monstrueux insecte ». Le comédien dit : Moi ça m’a frappé, le changement du corps, de la voix à treize-quatorze ans je vivais ça dans mon propre corps cette première lecture m’est restée…

"La Métamorphose" aura ainsi sur Marc un effet considérable : la capacité de pouvoir être autre. quand je l’ai relu, ce texte, ça m’a changé la vie c’est comme ça tout d’un coup ce type se trouve transformé il devient…autre chose… une chose horrible dégoûtante mais … autre chose… c’est ce qui se passe quand on joue on devient un autre je n’ai pas compris ça tout de suite mais je crois que c’est ça... métamorphose... le mot te marque

Sur scène le comédien se fait Kafka et c’est à travers l’auteur, son œuvre et sa personne, qu’il raconte quelque chose de lui et de notre société actuelle, d’une lutte des classes encore à l’œuvre, du néolibéralisme fou, de la communication galopante, de l’évaluation et de l’autopromotion permanente… Il parle de son père qui n’avait pas compris sa vocation (comme le père de Kafka n’avait pas compris celle de son fils). Issu d’un milieu simple, où « on lisait peu », il fait des études de comptabilité mais se rêve acteur… Il nous parle d’un Kafka à hauteur d’homme et de femme, très simple d’accès et pourtant d’une réflexion profonde.

LE MONDE ET SON CONTRAIRE montre comment on est confronté à la fois au monde réel, terrible, opprimant, excluant, « kafkaïen », et à son contraire : la possibilité de « trouver une issue » par la littérature, l’art, la pensée. Nombre de jeunes, collégiens, lycéens… peuvent se reconnaître dans le parcours et les récits de ce comédien qui, comme Kafka, a lutté pour ne pas se laisser enfermer.

Pour ce spectacle, Elise Vigier a imaginé un double : un Kafka jeune danseur, acrobate qui, à côté de Marc, boxe, se bat, se métamorphose, essaye de sortir de lui-même, de « sauter hors de la rangée des assassins » … L’un par les mots, l’autre par le geste, les deux hommes disent comment l’écriture et la personnalité de l’auteur les ont transformés.

Le corps du danseur, la musique de Manusound et Marc Sens, le texte dit par le comédien représentent « un seul morceau », un corps dédoublé , démultiplié qui de façon ludique, se bat pour être vivant. Description d’un combat , un combat joyeux.

La presse en a parlé

Marc Bertin fait vivre dans Le Monde et son contraire un saisissant jeu de miroirs avec Kafka. Une pièce d’une grande subtilité écrite par Leslie Kaplan et mise en scène par Elise Vigier (…)
Ils sont donc deux, Marc Bertin qui porte de bout en bout la pièce, de ce jeu limpide et habité qui le tient et nous tient, et Jim Couturier, le danseur en noir des pieds à la tête, présence fantaisiste et spectrale de Franz Kafka. Parce que son rôle est indéterminé, comme la succession de dessins en fond de scène, la mise en scène insuffle un halo de tendre mystère. Celui, jamais élucidé, du génie de Kafka, de la puissance, insaisissable, de cet employé d’assurances qui aimait le théâtre et la musique, et qui, le soir, écrivait pour « sortir du rang des assassins ». (…)
À la fin de ce beau spectacle, on ne peut qu’éprouver la libération esquissée par la pièce, et écrite ainsi par Kafka : « un livre doit être la hache qui brise la mer gelée qui est en nous ».
TRANSFUGE.FR - 25 novembre 2020 | par Oriane Jeancourt-Galignani

Il est d’abord question de l’aspect visionnaire de l’auteur, qui a prédit les totalitarismes ; décrypté les rapports de domination. (…) Puis, avec sa voix douce, son regard un peu perdu, Bertin nous en dit plus sur lui-même, le fils de prolo. Il parle de son père, qui n’avait pas compris sa vocation. Comme le père de Kafka n’avait pas compris celle de son fils. (…)
Avant le spectacle, la metteuse en scène Élise Vigier nous a prévenus qu’il s’agissait d’”une étape de travail’”. Le résultat est déjà étonnant. On attend de voir ce que ça donnera à la création, lors du prochain déconfinement.
LE CANARD ENCHAINÉ - 18 novembre 2020 | par M.P.

C’est aussi le travail de l’acteur qui endosse la carapace du personnage sans se perdre. Marc Bertin, fidèle des Lucioles, a aussi travaillé dans des zones risquées aux limites du théâtre, avec Alexis Forestier et Cécile Saint-Paul (déjà Kafka). Le défi de ce portrait : travailler à partir de soi-même. Il ose le faire, réservé, intérieur, “extériorisé“ par le danseur Jim Couturier, libre lui de prendre l’espace, de faire exploser le rythme, là où l’acteur est contenu.(…)
Marc Bertin joue l’usager s’efforçant de suivre les consignes, comme nous… Et le danseur défoule ce que lui refoule, et il lui offre la respiration dont il a besoin. Tout cela dit avec des mots aussi simples que vermine, par exemple. Y a-t-il pire mot pour humilier et détruire… (…)
Le spectacle est fait pour être joué partout. Du moins partout où pourra être diffusée la musique très délicate d’Emmanuel Léonard et Marc Sens : elle “écoute“ les acteurs et donne jusqu’au bout à Marc Bertin son équilibre sur le fil.
THÉÂTRE DU BLOG - 17 novembre 2020 | par Christine Friedel

Une nouvelle forme théâtrale est inventée « la scène célébrant l’écriture, convoque la magie au théâtre et c’est la fête de l’intelligence de la vie où l’humour donne la main au politique pour figurer les réponses possibles au tragique de l’existence ».
MÉDIAPART - 7 Octobre 2021 | Jean-Pierre Thibaudat

À la fin de ce beau spectacle, on ne peut qu’éprouver la libération esquissée par la pièce, et écrite ainsi par Kafka : « un livre doit être la hache qui brise la mer gelée qui est en nous ».
TRANSFUGE.FR - 25 novembre 2020 | par Oriane Jeancourt-Galignani.

À travers le portrait de l’acteur Marc Bertin jouant Kafka, et le danseur Jim Couturier, l’autrice Leslie Kaplan et la metteuse en scène Elise Vigier proposent un double portrait autour du monde « réel » et de « son contraire », c’est à dire, selon Kafka, la possibilité de « trouver une issue » grâce à la littérature, l’art et la pensée. « L’exercice est d’autant plus vertigineux que Leslie Kaplan dresse en quelque sorte le portrait de Kafka en creux du portrait de l’acteur, Marc Bertin et vice versa »
UN FAUTEUIL POUR L’ORCHESTRE - 30 Juin 2021

Un spectacle ludique et exigeant, profondément kafkaïen dans son déploiement radieux et secret.
HOTELLO - 10 novembre 2021 | Véronique Hotte.

Reportage audio

Reportage audio de Perrine Malinge ici

Teaser

LE MONDE ET SON CONTRAIRE Teaser from LES LUCIOLES on Vimeo.

LE MONDE ET SON CONTRAIRE / ITW ELISE VIGIER from Comédie de Caen on Vimeo.

REGARD SUR .... Le Monde et son contraire Ici
Réalisé par Les plateaux Sauvages - paris

Extraits de texte

Moi, on m’a souvent dit que je ressemblais à Kafka…
que je lui ressemble… que je l’évoque…
j’ai toujours été très content qu’on me dise ça…
mais maintenant que je le joue…
depuis que je le joue dans cette pièce
je me demande…je me demande….
je me demande ce que ça veut dire…
d’accord je suis…disons plutôt longiligne…
et si je mets un chapeau…un peu rond…
et si j’avance …élégant, hésitant…
oui mais le regard…
comment avoir ce regard…triste…rêveur …
ce regard d’enfant …justement…
tellement ouvert… intelligent…
le regard de quelqu’un qui a écrit La Métamorphose…ah ça…
« Un matin au réveil au sortir d’un rêve agité Gregor Samsa se trouva
transformé en une véritable vermine »…
pour moi Kafka c’est d’abord le choc de La Métamorphose
moi je n’avais jamais lu Kafka
d’où je viens on ne lit pas
ou peu
en tous cas pas ça
il y avait des petits classiques Larousse à la maison
des petits livres bleus avec une frise blanche
Molière, Racine, Corneille…tout…
ma mère aimait lire mais elle n’avait pas le temps
mais au collège on a eu un prof de français
formidable
c’était en 4 ème ou en 3 ème je ne sais plus
c’était en 4 ème…il s’appelait monsieur Leclair…
et il nous a fait lire La Métamorphose
dans le cadre du cours de français
moi ça m’a frappé
le changement du corps, de la voix
à 13-14 ans
je vivais ça dans mon propre corps
cette première lecture m’est restée
et après…
j’avais déjà entendu le mot « kafkaïen »
pour moi ça voulait dire…
des emmerdements administratifs
absurdes
inexplicables mais terribles
paralysants
toujours des histoires de papiers
indispensables mais impossibles à obtenir
« kafkaïen », je voyais des couloirs sans fin
des gros bâtiments
dans lesquels on erre
et personne ne vous dit quoi faire, où aller
« c’est kafkaïen »
et à la Fac
je suis retombé sur La Métamorphose
avec un groupe d’amis
on avait formé un groupe de théâtre amateur
et voilà je retombe sur ce texte
un livre de poche, je vois encore la couverture
le dessin d’une chose informe, répugnante
comment on peut inventer ça
quand je l’ai relu, j’ai été sidéré
horrifié…
je retrouvais des sensations enfouies
informulées
ignorées
devenir une vermine…
devenir autre chose que soi…
mais en pire, en bien pire…
en affreusement pire…
mandibules…
thorax…
abdomen…
pattes…
c’est un cauchemar que n’importe qui peut faire…
qu’on fait…
que tout le monde peut faire…
je voyais de la vermine qui grouillait partout
je devenais un objet d’horreur aux yeux des autres
à qui ce n’est pas arrivé ?
vraiment, à qui ?

Contact

Odile Massart

Administration / Parmi les Lucioles


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