Pour ce faire L. se déguise, joue à Madame, maltraite Goliatha, avec toutes sortes d’accessoires : robes, maquillage, strass. Goliatha mange les clés du Frigo, lui envoie le concierge pour un viol, et finira par lui apporter une corde pour qu’elle se pende. Finalement, L. trouve un rat derrière le Frigo et tombe amoureuse.
Elle lui dit ses derniers mots et accepte de s’endormir tranquillement dans le Frigo, comme un enfant. Le final de ce ballet mortuaire est une « danse amoureuse », un pas de deux avec un rat. Copi prévoit qu’un seul acteur joue tous les rôles dans un tourbillon schizophrénique. Il laisse au choix la possibilité de le jouer avec six acteurs aussi. Il s’amuse avec le dédoublement et la transformation des corps : les âges et les sexes se confondent dans un même corps, Goliatha tue Madame, son fantôme apparaît, suivi de près par sa mère puis la Doctoresse Freud. Copi se réfère très nettement ici aux « Bonnes » de Genet. Il en donne une version beaucoup plus baroque et déjantée. Derrière l’apparente légèreté du style se cache une vrai folie, une immense solitude et comme toujours, une profonde et drôle réflexion sur ce qu’est la mort, donc la vie.
À la différence de la pièce de Genet, le lieu où sont enfermées les deux protagonistes est un théâtre. Les codes de la représentation théâtrale s’effaceront petit à petit. L’action se déroule devant nous comme une farce, un numéro d’illusionniste.
Photos Christian Berthelot ICI